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Comme deux flocons de neige • Lynet

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Joachim McEwan

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MessageSujet: Comme deux flocons de neige • Lynet Comme deux flocons de neige • Lynet Icon_minitimeVen 8 Mai - 21:07

Il neigeait à en affoler les flocons, sur le village de Pré-au-Lard.

De la neige, oui, en plein mois de mai. Les deuxièmes années en météomagie s'en donnaient à cœur joie. C'était visiblement à qui générait la plus grosse averse de neige. Joachim était fasciné par cette multitude de flocons  tourbillonnant.  Ils étaient tellement nombreux à dégringoler ainsi du ciel que, perdus dans la masse, il devait bien en avoir un ou deux en pleine crise identitaire.
Regardez-le, celui-là ! C'était peut-être un flocon parmi tant d'autres... Il tombe, il virevolte, comme eux tous. Mais il est unique. Unique. Il a son identité propre. Approchez-vous, attardez-vous sur lui. Oui, voilà... Ces branches d'eau frigorifiée qui dessinaient une si belle étoile, scintillante, magique. (Certes, il vous faut un sacré charme d'agrandissement pour voir ça mais faites fonctionner votre imagination !) Une petite merveille de perfection qui allait se fondre dans la masse, disparaître dans cette immensité immaculée qui le dépasse. Et s'évaporer au premier rayon de soleil, ou dès la fin de l'exercice. Peut-être avait-il des idées d’évasion, votre petit flocon, des envies de rébellion à vouloir braver la pesanteur. A lutter contre la gravité. Peut-être, pour la première fois, un flocon de rien du tout, minuscule, insignifiant, allait renverser la fatalité, faire le chemin inverse et remonter direct vers les étoiles.

Les yeux dans le vague, Joachim avait guetté, guetté à s'en user les yeux. Mais le clin d'œil du flocon révolutionnaire lui était resté invisible. D'une oreille distraite, il avait écouté Fiona, sa fantasque coloc, solliloquer sur son Jules, qui, en vérité, s'appelait Matthew. Ou Malcolm. Bref, un imbécile qui lui ratissait le cœur, l'écorchait sans pitié à tous les trois jours. Tout ça avait fini par sa main à elle sur sa joue à lui. Par ses mots à lui, brutaux, dans ses oreilles à elle. Et par ses yeux à elle qui n'en finissaient plus de pleuvoir. Le tout sur l'épaule du « meillleurcolocdumonde » qui ne savait quels mots pouvaient bien apaiser un torrent pareil. Alors, au lieu d'activer ses cordes vocales, il avait laissé son oreille tourner à plein régime. Il était devenu une oreille grandeur nature, échelle humaine. Un grand siphon dans lequel se déversaient paroles hachées, hoquets malheureux et sanglots désordonnées.
Lui qui s'était débrouillé pour faire un saut au village histoire pour un déjeuner en tête-à-tête avec Fiona, ne s'était pas attendu à jouer les psychomages du jour. Il aurait peut-être dû, pourtant. Depuis maintenant un an et demi, Fiona alternait les phases « les garçons me brisent le cœur, promis, j'arrête » avec les « comment je pourrais vivre sans eux ? ». C'était probablement une question d'habitude... et d'entraînement.
Il avait joué à l'oreille pendant dix minutes puis s'était doucement envolé par la grande fenêtre qui faisait l'angle, la laissant s'épancher tout son saoul. Il n'était plus qu'une oreille distraite qui serrait fort la main de son amie dans la sienne, miséreux et impuissant à lui servir de paravents contre les aléas de la vie.
Une demi-heure plus tard, la chemise détrempée et le moral en chute libre (c'était qu'elle avait l'humeur contagieuse,  sa petite cracmole de coloc), il l'avait plantée là, au beau milieu d'une phrase, avec pour seul souvenir l'empreinte de ses lèvres sur le front. Il allait faire un tour. Ils se retrouveraient dans une heure ou deux. Pour dîner ensemble, comme promis. Il avait une course à faire.

Et, sans attendre de rebuffade ou de supplication, la longue silhouette, vaguement dégingandée, de Joachim s'extirpa d'un pas nonchalant de l'atmosphère calfeutrée de l'auberge.

Besoin de prendre l'air. Respirer un moment. Calmer ses neurones qui tournent à toute vitesse à  lui en donner le vertige.
Le vent artificiel des apprentis météomages lui fouetta le visage et lui remit les pieds sur terre. Ou sur neige, pour être exact. Il déambulaitdans les rues de Pré-au-Lard sans vraiment prêter attention aux visages, aux vitrines, perdu dans le courant de ses pensées, comme bien souvent. Son crâne n'abritait pas un long fleuve tranquille qui coulait paisiblement. C'était plutôt un torrent qui se ruait de l'avant, bouillonnant, éclaboussant, s'éparpillant au passage. Il y avait de tout, dans ces pensées-torrent : des souvenirs de ses propres samedis au village, écartelés par le visage inondé de Fiona, lui-même dissout par l'air d'une chanson dont les paroles lui échappaient.

Puis, tout d'un coup, patatra, ce fut son regard qui s'écrasa à ses pieds, tandis que le plink de l'éclair de génie le frappait : il était sorti pour trouver un quelque chose à à Fiona. Pas un cadeau, elle n'aimait pas tant ça. Non, plutôt une douceur pour lui mettre un peu de baume au cœur, un coup de fouet au moral. Un tout petit rien qui ramènerait de la couleur sur ses joues, un sourire sur ses lèvres et cette étincelle si particulière dans ses yeux. L'humeur mélancolique de Fiona le contaminait toujours, malgré ses efforts pour résister à l'empathie.

Joachim se secoua mentalement (rien de tel pour remettre de l'ordre dans ses idées, pas vrai?), tout en furetant dans les ruelles. Il avait désormais un but, même si il en ignorait la direction. Il n'était plus un simple quidam errant au hasard, il était un pèlerin, un sourcier lancé dans une nouvelle quête. Armé de sa bonne volonté et de son entêtement, il pouvait venir à bout de tous les dragons (commerçants, curieux, connaissances envahissantes). Il avait le front haut et la démarche fière.

Et boum. Re-belote. Patatra bis.
Son regard qui zig-zagait au petit bonheur la chance, se fiant plus à l'instinct qu'à la raison, en oublia un instant ses recherches pour tomber sur une silhouette bravant les intempéries anachroniques, à quelques pas de lui. Impossible de ne pas reconnaître cette crinière de cheveux roux et cette allure si particulière !

« Juliet ! »

Et Joachim de lui sauter dessus comme un barbare enthousiaste, pour la serrer dans ses bras !

« Ça fait au moins une ou deux éternités qu'on ne s'est pas vus !! Que devient Garett ? »

Si ses souvenirs étaient exacts, ils s'apprêtaient à se marier, la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Une ou deux éternités plus tôt. A moins que ce ne soit trois ?
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MessageSujet: Re: Comme deux flocons de neige • Lynet Comme deux flocons de neige • Lynet Icon_minitimeMar 19 Mai - 17:50

Quand elle était petite, les jours de neige étaient ceux qu’elle préférait le plus. Même des années plus tard, Lynet se souvenait avec précision de l’excitation qui la prenait inexorablement lorsqu’elle découvrait le panorama blanc de leur jardin à Whitehaven et ce qu’il signifiait à ses yeux d’enfant. Quand il neigeait, sa mère prenait une joie espiègle à les faire attendre, Lynet et son frère, les obligeant d’abord à prendre un long et copieux petit déjeuner, à débarrasser la table, à aller s’habiller chaudement avant de se livrer à une inspection de leurs tenues qui était bien trop longue au goût des deux enfants. Après ce cirque, et seulement après – et s’ils osaient se plaindre, l’inspection prenait plus de temps à grand renfort de chantage affectif de la part de leur génitrice –, les deux Hobbson pouvaient aller s’amuser dans les congères. Les jours de neige étaient les meilleurs et seul un matin de Noël enneigé pouvait prétendre à la suprématie.

Encore maintenant, Lynet se complaisait à attendre la neige. Une chose était certaine : elle avait rudement bien choisi où vivre car il neigeait bien plus souvent en Écosse qu’en Angleterre. Au moins dans les Highlands, la neige était épaisse, rude et solide au contraire de celle, faiblarde et conciliante qu’il tombait sur le sol anglais. Le pays écossais était tellement dingue qu’il neigeait en mai ! Si ce n’était pas le paradis des enfants, alors elle ne savait vraiment pas ce que c’était. Évidemment, ce qui fait le bonheur des uns ne fait pas forcément le bonheur des autres. Ça, elle pouvait le constater en regardant les visages mécontents des habitants de Pré-au-Lard alors qu’elle remontait péniblement – avec une grande joie, malgré les apparences – la rue principale, tenant relevée sa robe de façon à l’épargner un tant soit peu. Pourtant, dieu seul savait que plus d’un aurait renoncé bien avant elle, sûrment au moment même où, à peine transplané, la rousse s’était retrouvée engoncée dans une mélasse blanche et froide et s’était pris ce qui aurait pu être un coup d’haleine de yéti dans la figure. Ce n’était pas le paysage familier et fleuri d’un Pré-au-Lard qui retrouve ses couleurs et sa verdure après avoir de nouveau survécu à la rudesse de l’hiver mais une bourrasque gelée qui avait semé la pagaille dans ses boucles rousses et dans ses affaires.

Quoi de mieux pour se sortir d’une torpeur post-repas gargantuesque dans un endroit chauffé et confortable qu’une brusque chute du termomètre ? C’était du même niveau qu’un bon coup de fouet pour commencer l’après-midi du bon pied. Ceci dit, il valait mieux mettre les images comprenant des pieds de côtés le temps que les sensations reviennent dans ses extremités frigorifiées. Que les casse-pieds se tiennent loin car elle les attendait de pied ferme ! Haha, qu’est-ce qu’on rigolait ! Personne ne pouvait lui faire de projets pour échanger des calembours avec elle-même, c’était sans doute ça qui lui permettait de ne pas penser outre mesure à ses chaussettes offertes à la neige qui prenaient lentement mais sûrement l’eau au fur et à mesure de son avancée victorieuse. Sachant, en plus, que la bonne humeur était sans doute la clef pour vivre jusqu’à 150 ans !

Lynet remonta encore un peu le bas de sa robe en resserrant sa cape sur ses épaules, sentant, malgré son enthousiasme, la fatigue commencer à se manifester et s’imagina le moment du dégel. Ce délicieux moment aussi bon que celui de jouer dans la neige où elle se réchaufferait entièrement. Évidemment, ce ne serait pas comme quand elle était petite et que sa mère lui faisait du chocolat chaud qu’elle dégustait les pieds tendus vers le feu de la cheminée mais ce serait toujours mieux que rester les pieds mouillés à attendre que le rhume la prenne dans ses bras maladifs. Mais au lieu de ça, une voix tonitruante s’éleva de derrière elle et avant qu’elle n’ait eut le temps de comprendre ce qui lui arrivait, deux bras s’enroulèrent autour d’elle pour la serrer, la décollant presque du ciel. Un petit cri surprit et un brin ridicule lui échappa. Entre deux pannes de neuronnes qui essayaient de rassembler suffisamment d’informations pour comprendre ce qui se passait – Allô Houston ! –, la rousse comprit que « Juliet », c’était elle. Sauf que… non.

— Non, raté !

Grimaça t-elle quand les bras la laissèrent respirer de nouveau. Elle retomba sur le sol – sur la couche de neige plutôt – et se retourna pour regarder à qui elle devait cet… accueil ? Un jeune homme aussi roux qu’une orange se tenait devant elle, visiblement heureux de la voir. Et quelque chose dans ses traits titillait le fond de matière grise qui n’avait pas encore été alteré par les vapeurs des potions – appelons les comme ça – qu’elle inventait à ses heures perdues. Une demi-seconde plus tard, la lumière fut.

— Hey ! Dingue mais vrai, je connais ce visage !

À son tour, Lynet se mit à sourire en le regardant pour forcer son moteur de recherche interne à le resituer dans sa frise chronologique personnelle. Au moins, ce n’était pas un huluberlu calin qui venait de l’intercepter parce que se faire caliner sans raison, et à plus forte raison par quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, ne faisait pas partie des choses qu’elle appréciait particulièrement.

— Oh, arrondissons à deux éternités. Et c’est qui ça, Garett ? Je ne connais pas de Garett, moi.

Et pourtant, des noms, elle en comptait un certain nombre à son répertoire.

— D'ailleurs, moi, c'est Lynet, pas Juliet.

Ajouta t-elle finalement en croisant les bras pour prendre un air nonchalant alors que les bourrasques de vent et de neige la faisaient tanguer comme un bateau en pleine mer.
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Joachim McEwan

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MessageSujet: Re: Comme deux flocons de neige • Lynet Comme deux flocons de neige • Lynet Icon_minitimeJeu 23 Juil - 17:09

« Ben, Garett, c'est ton mari... », lança-t-il, les yeux un peu perdus, une main passée dans les cheveux pour ébouriffer un peu mieux la tignasse.

Puis Joachim se prit à sourire de sa propre boulette :

« Enfin, le mari de Juliet et vu que Juliet c'est pas toi, ben, Garett, c'est pas ton mari ! »

Si là, il n'avait pas gagné un grand prix international pour sa logique et son pouvoir déductif...

« Humph, bref, passons. Lynet. Oui, Lynet, bien sûr. »

Et si il donnait l'impression de se parler à lui-même, c'était probablement parce que c'était sa seule technique pour combler les vides et connecter un plus un. Deux. Un plus un, égal deux. De ça, il en était sûr.

C'était pourtant pas tellement sa mémoire qui lui faisait défaut, parce qu'alors qu'il souriait à qui mieux mieux à Lynet-pas-Juliet, il pouvait presque voir défiler devant ses yeux leur historique commun. La première rencontre officielle, en pleine nuit, chacun fermement concentrés à achever leur tâche, hautement interdite par le règlement, mais tellement tellement tellemeeeeeeeeent sympathiques. Puis les entrevues, de-ci, de-là, souvent en suivant les caprices du hasard ou le rythme haché des coïncidences.
Pas un problème de mémoire, donc. Juste la nécessité de faire le constat que décidément, les prénoms féminins avaient vraiment à tendance à se ressembler. Pour la rime, c'était chouette. Diplomatiquement, c'était déjà plus compliqué...

« Va pour deux éternités ! On est plus à quelques poussières près ! »

Son goût pour les jeux de mots pourris ou les phrases bancales revenaient en même temps que son embarras premier fondait. Boah, il y avait quand même pire que d'oublier un prénom. Même si c'était son prénom à elle. Il se rattraperait en lui envoyant un superbe cadeau à Noël. A moins de cinq gallions. Le cadeau. Parce que bon, l'élevage de salamandres, c'était extra, mais c'était pas ça qui remplissait une chambre-forte à Gringotts. Cinq gallions, c'était juste parfait pour faire un cadeau de la mort-qui-tue, sans non plus virer dans le présent compensatoire aux sous-entendus gênants.

« T'étais passée où, pendant ces deux éternités ? Et je parle même pas des poussières ? »

Parce que ne pas se croiser une seule fois en quoi ? Presque dix ans ? Il fallait presque le faire exprès...
Le territoire sorcier n'était pas siiiiiiii grand pour ne pas se croiser à une occasion ou une autre !

« Et puis d'abord, tu te rappelles de mon nom à moi ? »

Pas le moindre petit « Joachim » ou même « Kim », voir « Jo », n'avait fusé dans l'air qui les séparait.
Le Lynet-pas-Juliet lui était finalement resté en travers de la gorge.
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MessageSujet: Re: Comme deux flocons de neige • Lynet Comme deux flocons de neige • Lynet Icon_minitimeVen 24 Juil - 14:14

La rousse l’observa longuement pendant qu’il s’embrouillait dans ses explications sur qui était ce Garett. Elle se mordit la lèvre pour se retenir d’éclater de rire quand il arriva de lui-même à la conclusion qu’il y avait erreur sur la personne puis hocha la tête d’un air compréhensif.

— Ouais… Lynet.

Confirma t-elle en esquissant un sourire alors qu’il semblait répéter simplement le nom pour se coller définitivement dans la tête. La politesse la plus élémentaire la forçait à rester plantée là tant que le quiproquo n’était pas parfaitement dissipé mais quelque chose la dérangeait. Si lui c’était de trompé de personne, ou peut-être juste de nom –elle n’arrivait pas à le déterminer –, son visage triturait bel et bien un coin de sa mémoire. Elle connaissait ce visage mais elle n’arrivait simpelment pas à remettre un nom et un contexte dessus. Ce qui était particulièrement agaçant pour quelqu’un comme elle. Un poil perfectionniste sur les bords.

Puis soudain, ça la frappa. Le visage du jeune homme coïncida avec celui d’un petit fraichement arrivé à Poudlard – du moins à ses yeux de « grande » – qu’elle avait recontré en beau milieu de la nuit.

— Et bien… j’ai épousé Garett, nous avons vécu très heureux et nous avons eu beaucoup d’enfants…

D’accord, c’était parfaitement gratuit mais elle n’avait pas pu s’en empêcher, c’était juste trop tentant. Elle gratifia le roux d’un sourire éclatant avant d’enchaîner en rabattant une mèche de cheveux qui frisottaient à cause de la neige.

— J’ai roulé ma bosse ici et là, surtout dans la botanique… une passion qui perdure…

Précisa t-elle avec un sourire complice en référence à leur rencontre. Ce soir-là, il était tombé sur elle alors qu’elle avait les mains pleines de feuilles en tout genre fraichement piquées en douce dans l’une des serres de botaniques par une fenêtre mal refermée. Le visage coupable du jeune élève avait parlé pour lui et avant d’avoir eut le temps de dire « ouf », ils avaient conclu un pacte à la « je dis rien si tu dis rien ». Aujourd’hui, elle avait fait son travail des plantes et autres ingrédients et s’adonnait chez elle à diverses expériences qui se concluaient fréquemment par des explosions. Ses sourcils venaient d’ailleurs à peine de repousser de la dernière grande catastrophe.

— Et toi ?

Demanda t-elle en retour, toujours en souriant posément qui s’agrandit à sa question. Contrairement à lui, elle se souvenait de son prénom. Disons… vaguement…

— Joachim ?

Lynet avait parlé très lentement, d’un ton hésitant, un œil à moitié fermé comme pour mieux se concentrer, tentant de rattacher des syllabes à quelque chose qui aurait fait ‘tilt’ dans son esprit. Le résultat donnait plus quelque chose comme « Juuuuu… oooo…oohnaaaatt…johma…jooo…aachim ? » qui n’avait rien de très heureux. Elle fit un petit mouvement de la main, comme si elle chassait l’air, histoire de dire « c’est presque ça » avec un sourire indulgent.

— Du moment qu’il n’y a pas erreur sur la personne, c’est le plus important, non ?

Parce que – certes –, ils avaient l'air malins à ne pas connaître leurs prénoms respectifs mais l'important, du moins aux yeux de Lynet, était de bien avoir le petit qu'elle avait rencontré et pas un roux qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam qui lui faisait la conversation pour se donner bonne conscience après s'être trompé de personne. Elle serait bien plus humiliée si elle commençait à raconter des choses à la mauvaise personne que simplement si elle s'était trompée de prénom.
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MessageSujet: Re: Comme deux flocons de neige • Lynet Comme deux flocons de neige • Lynet Icon_minitimeVen 27 Nov - 21:21

Quitte à passer pour un idiot complet (il avait déjà plutôt bien commencé sa campagne électorale, en plus), Joachim n'arrivait pas se forcer à reprendre une contenance normale. Pas de sa faute s'il ne parvenait pas à s'arrêter de sourire. C'étaient pas les raisons qui manquaient : la belle histoire de Garrett & Juliet-pas-Lynet (ou Lynet-pas-Juliet ? Il s'y perdait un peu), les flahes-back mentaux qui ramenaient par-devant sa mémoire quelques souvenirs hauts en couleur... Même le ton hésitant avec lequel elle avait dégainé son prénom lui donnait envie de rire.

* Y avait peut-être un truc chelou dans mes cookies ? *

Comme s'il fallait une bonne raison d'être d'excellente humeur...

« Ouais... Juuuuu… oooo…oohnaaaatt…johma…jooo…aachim, c'est bien, moi ! », lança-t-il, faussement narquois. « Le prénom, c'est pas ce qui nous définit le mieux, pas vrai ? »

Rendu là, Joachim se serait bien lancé dans une loooooongue discussion sur ce qui définissait réellement une personne, bien au-delà de son identité. Mais, en dépit de son mépris royal pour les conventions sociales, une petite voix en lui lui rappela que c'était peut-être pas exactement le meilleur moyen d'initier des retrouvailles. Une idée comme ça.

Il fallait au moins qu'il réponde d'abord à sa question.

« Moi, je m'occupe plutôt des bestioles qui grignotent la botanique. Disons que je nourris une grande passion pour la salamandre. Légalement, en plus... Plutôt classe, non ? »

Nouvelle mention à leur historique commun.
Il était bien possible que Lynet l'ait sauvé une fois ou deux (bon, plus probablement une demi-douzaine de fois) d'une retenue ou pire encore, après qu'il eut chapardé une créature dans le but de l'apprivoiser. Son argument "mais les animaux sont libres d'aller où ils veulent, non ? Donc ils peuvent bien aller avec moi..." n'avait bizarrement jamais convaincu ses profs. Encore moins Wyndham qui était du genre fanatique quand il s'agissait du bien-être de ses petits protégés.

L'un de ces spécimens (de salamandres, pas de Wyndham) profita de l'occasion pour pointer le bout de son museau et planter son regard curieux sur Lynet.

« Je crois que t'as un nouveau fan. »

D'un geste souple qui dénotait une grande familiarité, petit reptile et jeune rouquin se livrèrent à une petite danse, jusqu'à ce que la salamandre se retrouve dans la paume de sa main à lui, à deux centimètres du visage de la jeune femme.

« Dis bonjour à Lynet, Fillan* !»

L'animal salua Lynet d'un léger coup de langue curieux, tandis que l'esprit de Joachim évalua qu'il avait assez joué de civilités pour se permettre une petite entorse aux règles de bienséance. S'il avait jamais eu connaissance de telles règles.

« On est d'accord pour dire qu'un prénom ne suffit pas à nous définir... pareil pour notre allure ou la tête qu'on a... Mais alors, qu'est-ce qu'on peut bien choisir comme meilleure définition de nous-mêmes...? Notre odeur ? Le son de notre voix ? La manière dont on boit -ou pas) le café ? Moi, j'aime pas ça... »

Il savait pertinemment qu'un individu ne s'arrêtait pas à si peu.
C'était typiquement le genre de débats qui auraient pu les tenir éveillés, lui et sa cousine Mélusine, pendant deux ou trois nuits d'affilée.
Il allait enchaîner quand Fillan décida soudain de faire son timide et de s'engouffrer à nouveau dans sa chemise, entraînant Joachim dans une nouvelle gesticulation.

Spoiler:
///*Fillan = "petit loup" en gaélique écossais.
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